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L’amour chrétien (4) : une relation à l’égard des « ennemis »

Photo : Alexandra de Moffarts

Qui sont nos ennemis ? Bien sûr, en contexte de guerre, ceux qui nous attaquent sont objectivement nos ennemis. Mais dans la bouche du Seigneur cette notion est plus large : il s’agit des personnes qui, en général, nous causent peine ou inconfort, ceux (celles) avec lesquel(le)s nous ne nous entendons pas bien ou qui poursuivent des intérêts contraires aux nôtres.

Le Seigneur nous invite à garder, en notre for intérieur, une attitude chaleureuse à leur égard et à ne pas leur souhaiter de mal, c’est-à-dire à les aimer. Nous lisons dans l’Évangile de Matthieu : « Vous avez appris qu’il a été dit : « Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Et moi, je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes » (Mt 5, 43-45, TOB, Traduction Œcuménique de la Bible, ed. 2004).

Dans l’Évangile de Luc, Jésus nous enseigne ainsi :

« Mais je vous dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. A qui te frappe sur une joue, présente encore l’autre. A qui te prend ton manteau, ne refuse pas non plus ta tunique. A quiconque te demande, donne, et à qui te prend ton bien, ne le réclame pas.

Et comme vous voulez que les hommes agissent envers vous, agissez de même envers eux.

Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance vous en a-t-on ? Car les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. Et si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance vous en a-t-on ? Les pécheurs eux-mêmes en font autant. Et si vous prêtez à ceux dont vous espérez qu’ils vous rendent, quelle reconnaissance vous en a-t-on ? Les pécheurs eux-mêmes en font autant. (…)

Mais aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car il est bon, lui, pour les ingrats et les méchants.

Soyez généreux comme votre Père est généreux.

Ne vous posez pas en juges et vous ne serez pas jugés, ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés, acquittez vous serez acquittés. Donnez et on vous donnera; c’est une bonne mesure, tassée, secouée, débordante qu’on vous versera dans le pan de votre vêtement, car c’est la mesure dont vous vous servez qui servira aussi de mesure pour vous

Lc 6, 27-38.

La générosité n’est pas à comprendre uniquement d’un point de vue pécuniaire, il s’agit de l’attitude d’un cœur ouvert et miséricordieux.

Ainsi, la Sainte Écriture nous donne trois commandements d’amour : dans notre relation avec Dieu, vis-à-vis du prochain et à l’égard même de nos ennemis.

Le troisième est sans doute le plus étonnant : pour le mettre en pratique, nous avons vraiment besoin de la force de l’Esprit Saint et de la demeure de Dieu en nous.

Cet amour pour les ennemis ne signifie pas la perte du discernement : si une rencontre avec un (une) « ennemi(e) » peut être une tentation pour lui ou pour moi, il vaut mieux l’éviter et mettre en pratique le commandement de l’Évangile en faisant une prière sincère.

P.Michel Philippenko.

Le père Michel Philippenko célèbre à Antibes et Avignon les dimanches matins, dans l’obédience du Patriarcat de Constantinople.

Pour aller plus loin :

  • Précédent article sur l’amour chrétien : ici (n°3)
  • Évangile selon Marc (première lecture recommandée pour les personnes qui s’intéressent au Christianisme) : https://lire.la-bible.net/lecture/marc/ (choisir Traduction Œcuménique de la Bible)
  • Évangile selon Jean, chap. 12 à 21 (enseignements de Jésus le soir avant sa mort sur la croix)
  • Première lettre de Jean, chapitre 4

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