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Le Christ est notre Sauveur

Dire que le Christ est un Sauveur n’a de sens que si nous sommes conscients de quoi Il nous sauve. Il s’agit d’être sauvé de celui qui a pouvoir de mal, pouvoir de mort, qui est à l’origine du mal et qui a réussi à séduire la liberté humaine, devenant ainsi le « prince de ce monde ». En Christ existent plusieurs étapes dans le salut. La première, fondamentale, est le fait que Dieu se fasse homme. Toute la foi chrétienne est là. Le Christ est Dieu qui en se faisant homme unit à nouveau le divin et l’humain. Cet humain est cependant un mortel, déchu, abîmé par le péché. Le Fils de Dieu prend alors sur lui cette humanité abîmée, pécheresse, mortelle – voilà ce qui est merveilleux, c’est là tout l’amour de Dieu ! –  pour subir toutes les conséquences du péché de l’homme, jusqu’au supplice et à la mort sur une Croix afin de guérir la nature humaine, non pas de l’extérieur mais en la prenant sur Lui en la guérissant de l’intérieur. Il ressuscite finalement l’homme mortel après être mort avec lui pour que l’homme puisse ressusciter avec Lui. C’est cette nature humaine ressuscitée qu’Il fait ensuite monter au ciel et asseoir à la droite du Père. 

Dans la liturgie de saint Jean Chrysostome, nous disons :

« Tu nous as relevés, nous qui étions tombés, et Tu n’as pas cessé d’agir jusqu’à ce que Tu nous ais élevés au ciel et que Tu nous ais fait don de ton Royaume à venir ».

Tout cela se réalise déjà en Christ par son Incarnation, son Baptême, sa vie, sa mort, sa mise au tombeau, sa Résurrection, son Ascension, son siège à la droite du Père, avant d’être offert à chacun de nous. 

Si le Christ n’était qu’un homme, sa mort n’aurait pas de signification particulière. Après tout, il y a eu des millions d’hommes torturés et condamnés à mort à travers l’histoire. Le fait qu’un homme ait été cloué sur un croix, comme l’étaient les milliers d’esclaves que les Romains crucifiaient à l’époque, ne serait pas particulièrement significatif. Cependant, si Celui qui est sur la Croix est Dieu, si la Personne qui se cache en Christ est la Personne même du Fils unique et Verbe de Dieu, si c’est Dieu qui, dans sa nature humaine, meurt sur la Croix, alors l’événement va avoir une toute autre portée, une toute autre signification parce qu’il s’agira alors d’une intervention divine triomphant du mal et de la mort. 

Cela suppose évidemment que l’on croit que le Christ est vraiment ressuscité. Nous répétons à satiété à Pâques : « Le Christ est ressuscité ! En vérité Il est ressuscité ! » C’est facile à dire, mais en êtes-vous vraiment convaincus ? N’hésitez pas à remettre votre foi en question, à passer par le doute.

La vérité ne craint pas la recherche. Notre foi en la Résurrection n’a de sens que s’il s’agit d’une conviction personnelle qui bouleverse notre vie, semblable à celle de Paul.

Vous vous souvenez que Paul ne croyait pas à la Résurrection, il pensait que Jésus était un imposteur. Comment le Roi d’Israël, le Messie aurait-il pu être exécuté et mis à mort ? Jusqu’à ce jour extraordinaire où, sur la route de Damas, il rencontre le Ressuscité et tombe à terre, aveugle : « Qui es-Tu, Seigneur ? » « Je suis Jésus que tu persécutes » (Cf. Ac 9, 5). Ce récit des Actes des apôtres, fait par Luc, est confirmé par le double témoignage de Paul, dans les épîtres aux Galates et aux Corinthiens. […] Nous avons donc là le témoignage personnel de Paul qui a vu et entendu le Christ, le Ressuscité, ce qui a changé et bouleversé toute sa vie. 

On ne peut pas croire vraiment à la Résurrection sans que toute notre vie en soit changée, parce qu’alors la Croix du Christ devient l’événement central de l’histoire et le signe de l’amour de Dieu pour le monde. On parle facilement de l’amour de Dieu, mais se rend-t-on vraiment compte que Dieu m’aime au point d’avoir donné sa vie pour moi ? Cela change tout. Lorsqu’un homme est dans l’angoisse et le désespoir, la solitude, la misère et le péché, qu’il découvre que vraiment, intensément, il est aimé, cela change tout ! Si donc nous croyons vraiment à la Résurrection, alors la mort du Christ va prendre un sens nouveau. 

Père Cyrille Argenti (+)

Le père Cyrille Argenti fut une figure majeure de l’orthodoxie en France au XXe siècle. Résistant, moine et prêtre à Marseille, il a œuvré à l’avènement d’une orthodoxie d’expression locale ainsi qu’au dialogue oecuménique.

Pour lire d’autres textes du père Cyrille :
https://monastere-de-solan.com/content/24-pere-cyrille

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